Le monastère dominicain de La Tourette de Le Corbusier est sa dernière œuvre majeure en Europe. Le monastère comprend 100 «cellules» différentes, une bibliothèque communale, des salles de classe et un réfectoire, un cloître et une église sur le toit.
Beaucoup des pratiques de Le Corbusier sont établies ici : les pilotis (colonnes porteuses) à l'intérieur des murs pour libérer la façade des murs et dégageant de longs bandeaux de fenêtres, les toits gazonnés et une "promenade architecturale" soigneusement planifiée avec une rampe, qui rapellent la Villa Savoye trente ans plus tôt. Par-dessus tout, Le Corbusier a essayé ici de "donner aux moines ce que les hommes d'aujourd'hui ont le plus besoin : le silence et la paix ... Ce monastère ne doit pas se montrer, c'est à l'intérieur qu'il vit."
Une grande partie de l'atmosphère du bâtiment, à l'intérieur, plus encore que dehors, vient de l'attention aux proportions du vitrage du sol au plafond, utilisé dans de nombreux espaces publics, la salle capitulaire et le réfectoire avec leur orientation vers l'ouest sur la vallée, la bibliothèque, et l'église. Les ondulatoires inégalement espacés (les meneaux verticaux en béton) et les divisions similaires, inégales entre elles, et horizontales ont été conçus selon le système du Modulor de Le Corbusier, des proportions de Yannis Xenakis, un musicien et aussi architecte, appliquant les principes musicaux de l'harmonie et du rythme.
Le point culminant de la promenade architecturale est la rampe de descente à l'entrée de l'église : un austère couloir en béton avec une rythmique inégale du vitrage, conduisant à une paroi métallique arrière pivotante qui donner accès à l'obscurité, et une lueur colorée derrière l'église.